The Shamrock Diaries : observations

Les gens

Irish symbols

Les gens sont vraiment super sympas en Irlande, on a vraiment l’impression d’être accueilli bras ouverts.

Toutes les personnes rencontrées n’hésitent pas à discuter avec vous, à vous parler des dernières nouvelles locales ou à vous recommander quelque chose.

En fait on se sent chez soi quand est en Irlande. Certaines choses diffèrent mais l’atmosphère est très conviviale.

Les maisons

Shamrock

Les maisons sont impressionnantes par leur taille en Irlande. C’est à croire que l’espace au sol d’une maison standard se situe vers 200 m².

Si l’on compare avec chez nous où le standard doit avoisiner les 100 m² et où il est nécessaire d’avoir un architecte au dessus de 170 m², cela fait une belle différence !

Elles sont donc gigantesques et ont vraiment de l’allure : dans la région de Galway, beaucoup ont un porche en pierre et toutes possèdent une multitude de fenêtres.

La maison de Joan, par exemple, possède 6 chambres et un appartement attenant à la maison loué à l’année. Et chacune à sa couleur propre !

La numérotation des maisons diffère de chez nous : en France, les numéros pairs sont d’un côté de la rue et les numéros impairs de l’autre. En irlande, tous les numéros se succèdent du même côté de la rue.

Je ne sais pas pourquoi ou comment j’ai remarqué cela mais c’est toujours quelque chose d’utile lorsque l’on se déplace.

Les routes

Suicide road

Les routes ont une particularité en Irlande : il y a un bande stabilisée sur le côté qui permet aux véhicules plus lents de se déplacer pour laisser passer les gens qui sont derrière eux.

C’est un sytème qui fonctionne très bien : les gens s’écartent pour vous laisser passer et vous les remercier en faisant clignoter vos feux de détresse.

Le hic ? Certains tombent en panne sur la route et devinez où ils garent leur voiture ? Sur cet accotement ! Prudence donc. Pour information, on appelle ces routes les “suicide roads“…

Un peu de folklore : la bague du Claddagh

Claddagh ring

Elle fut créée par Richard Joyce de Galway. Cet Irlandais avait été condamné à une vie d’esclavage dans les plantations des Antilles après avoir été capturé par des pirates et vendu à un orfèvre.

Avec lui, Joyce apprit à travailler l’or et, à son retour à Galway en 1689, il créa cette bague.

Porté à la main droite, le cœur tourné vers l’extérieur, cet anneau signifie que la personne est libre. Porté la couronne tournée vers l’extérieur, il indique que la personne est engagée.

Enfin, s’il est porté à la main gauche, la couronne tournée vers l’extérieur, la personne a donné son cœur pour toujours.

C’est pour cette raison que la bague de Claddagh a souvent servi d’anneau nuptial. Le cœur qui l’orne symbolise l’amour, la couronne la loyauté et les mains l’amitié.

La main droite qui tient le cœur est supposée être celle de Dagda, le père du Tuatha dé Danaan, un panthéon de divinités irlandaises qui furent changées en fées après avoir été vaincues.

La main gauche appartient à Anu, la mère des Celtes. Aujourd’hui, grâce à cette tradition, le Claddagh continue d’être populaire et est utilisé internationalement comme signe d’amitié et d’amour.

The Shamrock Diaries : Day 6 and 7

Day 6

Galway Aran

8h – grand départ. Après avoir fait nos adieux à Joan, nous avons repris la route pour Rosselare en passant devant Bunratty Castle et Waterford.

Cela nous a pris pas mal de temps vu qu’il a fallu traverser toute l’Irlande mais ce fut l’occasion d’admirer une dernière fois les différents paysages.

Celtic cross

Nous sommes arrivés à Rosselare vers 14h, juste à temps pour entrer les premiers dans le bateau.

Nous sommes partis à 16h et grâce à cause du nombre de groupes scolaires présents sur le bateau, nous avons été sélectionné pour mangé en premier à… 17h30 ! Yay ! Quartier libre pour tous.

Surprise de la soirée : il y a un disco organisé sur le bateau vers 21h ! Nous nous concertons alors pour décider du couvre-feu : nous partons pour 23h. On verra bien plus tard comment les choses se passent.

Les profs – enfin, Isabelle et moi vu que Sylvanie et Amélie étaient dans leur cabine – s’installent à une des tables du pub et regardent le stewart biélorusse s’activer derrière son portable pour créer sa playlist.

La musique est lancée, et je commence à voir nos élèves descendre les marches pour rejoindre le dancefloor. Même les plus coincés timides s’y mettent ! Du jamais vu – du coup nous ne sommes pas restés inactifs et j’ai mouillé mon t-shirt comme en ’40.

Un regret : la playlist était un peu trop techno et pas assez dansante à mon goût. La soirée a pris fin à 23h30 et tout le monde s’est couché tranquillement, sans faire d’histoires. Très bonne nuit, sans bruit dans les couloirs ^_^

Day 7

Réveil brutal via l’interphone de la cabine annonçant le petit déjeuner. Rassemblement des troupes et lecture dans le salon du pub.

Etant donné que tous les cars scolaires vont manger au même endroit, je prend le micro du car et annonce la couleur : “on va tous manger au même endroit donc il faut qu’on arrive en premier à la cantine et pour cela, il va falloir la jouer offensive !”. Message reçu 5 sur 5.

A 14h, nous arrivons les premiers pour déjeûner à la Caféteria Casino de Cherbourg, que les élèves ont plébiscité pour le service et la qualité. Et dire qu’on a payé le même prix qu’en allant chez McDonald’s à l’aller…

Ensuite du car, du car et encore du car – rien d’excitant. Arrivée au collège à 20h15 environ. A 20h30 la place était déserte. Wow ! Quel voyage !

The Shamrock Diaries : Day 5

The Burren

10h – escapade sur les plateaux calcaire du Burren, dans le comté de Clare.

Le paysage est désertique et lunaire : on ne peut voir ni arbres, ni arbustes d’aucune sorte, seulement des rochers, des pierres et de la mousse.

Il est assez impressionnant de voir comment le paysage peut changer à quelques kilomètres de différence.

Pendant que le car commence son ascension (curieusement personne n’est malade alors que les routes ne font que tourner) nous remarquons les petits murs de pierre érigés pendant la Grande Famine, certains allant jusqu’au sommet des collines sans raisons apparentes.

Dolmen of Poulnabrone

Au bout d’une demi-heure de route, nous touchons au but de notre périple – le Dolmen de Poulnabrone – perdu au milieu des pierres calcaires sur une des collines et datant de 2500 ans avant J.C.

Ce mégalithe est en fait une tombe qui contenait entre 16 et 22 adultes et 6 enfants dont un nouveau né. Il existe des manières plus simples d’enterrer les corps : Poulnabrone est plutôt considéré comme un lieu sacré de cérémonies symboliques.

La partie la plus fine de la tombe, pointée vers le sol, se trouve à l’arrière de la tombe. La partie plus épaisse pointe vers le soleil levant. Assez touristique.

Cliffs of Moher

Nous avons ensuite rejoint les falaises du Moher (Cliffs of Moher) qui plongent vertigineusement vers une mer d’huile quelques 216 mètres plus bas.

Impressionnant – la vue est à couper le souffle mais le bonnet et les gants sont quasiment obligatoires à cause du vent glacial qui sévit là-haut.

J’étais assez content d’avoir mis une autre couche de vêtement ce matin avant de partir, sur les conseils de Joan. Repas en haut de la falaise – glagla ! – et retour vers la boutique où le gérant complètement paranoïaque n’a laissé entrer nos élèves que 2 par 2 et sans leurs sacs. Fair enough.

Mais il a par la suite tenté de nous faire croire qu’une de nos élèves avait subtilisé quelque chose alors qu’elle avait son ticket de caisse à la main. Vraiment dingue ce type.

Bunratty Castle

14h – arrivée au Château de Bunratty (Bunratty Castle), un petit château du 16ème siècle avec des maisons du 18ème et 19ème siècle à visiter, chauffées à la tourbe.

Cela dégage une odeur assez âcre mais cela chauffe quand même : cela se consume moins vite que le bois et dégage moins de chaleur.

La visite nous a pris deux bonnes heures, le temps que les élèves découvrent le site et remplissent leur questionnaire. Passage à la boutique – assez chère je trouve comparée à d’autres et retour sur Galway.

De retour chez Joan de bonne heure, j’en ai profité pour lui poser quelques questions et là, je dois dire que je suis tombé des nues !

Mais jugez plutôt : Joan a été cuisinière aux Etat-Unis pendant des années au service de… la famille Kennedy, Donald Trump, Ralph Lauren et j’en passe ! Ah oui, quand même !

Je n’en reviens toujours pas – cette petite sexagénaire tranquille à l’accent haché cache décidément bien son jeu ;-).

Nous avons dû parlé deux bonnes heures à bâtons rompus avant qu’elle n’aille regarder Fair City chez une de ses amies, en bas de la rue. Ah ces jeunes ! ^_^

The Shamrock Diaries : Day 4

Cong - Quiet Man Cottage
Cong Abbey
Cong Park

8h30 – départ pour le petit village de Cong dans lequel le film a été tourné L’Homme Tranquille (The Quiet Man) de John Ford avec John Wayne dans le rôle principal.

Le village est vraiment typique de l’Irlande paisible et bucolique où les maisons de pierre comme Quiet Man Cottage se mêlent aux maisons aux couleurs chamarrées.

Manque de chance, tous les commerces étaient fermés et les rues totalement désertes : pour un peu on se serait cru dans un western – il y avait même des corbeaux perchés sur les poteaux indicateurs !

Nous avons fait le tour de Cong Abbey qui date du 7ème siècle et qui a été ravagée par le feu au XIIème siècle avant d’être reconstruite en 1135 par Turlough O’Connor, Haut-Roi d’Irlande, et son fils qui rajouta quelques bâtiments.

Le monastère donne directement sur le cimetière, ce qui surprend toujours. Nous avons ensuite fait le tour du parc jusqu’à la maison de pêcheur qu’utilisaient les moines et il a fallu que j’explique aux élèves pourquoi il y avait des pièces dans la rivière.

En effet, ils sont venus me chercher en courant : “Monsieur, monsieur ! Il y a au moins 40 euros dans la rivière !!!”. ROFL. Certains se sont prêtés au jeu et on lancé leur pièce par dessus leur épaule.

Après avoir laissé les élèves se défouler dans le parc, nous avons pris quelques photos et sommes partis vers Leenan pour visiter le Musée de la Laine. On reste dans le bucolique aujourd’hui ;-)

En arrivant à Leenane, notre chauffeur manque d’accrocher une voiture : selon lui, il ne l’a pas touché mais certains élèves affirment le contraire. Hum, passons…

Première surprise en arrivant au musée : la guide qui devait nous présenter l’histoire de la laine en Irlande est reportée MIA.

Après quelques minutes d’attente, c’est un homme d’une soixantaine d’année qui se présente à nous avec des culs de bouteilles pour lunettes, des dents manquantes et un look Irlande des années 30 avec chemise à carreaux et petit gilet. Je crois qu’il ne lui manquait que la pipe et un filet à réparer devant sa maison pour que le tableau soit complet.

Isabelle a commencé à traduire simultanément ce qu’il disait alors que j’accordais encore mon oreille aux sons qu’il produisait. C’est dur lorsque des dents manquent.

Ensuite, il s’est déplacé et cela a été mon tour de traduire avec l’aide d’Amélie. Je ne me suis pas trop mal débrouillé – ce fut une expérience très formatrice : on a très rarement l’occasion de faire de la traduction simultanée en classe (ou même en dehors).

Kylemore_Abbey
Connemara

Nous avons ensuite tenté de visiter Kylemore Abbey mais nous nous sommes fait jeter à cause de nos sandwich (encore !).

Cette fois, c’est parce qu’il y avait un restaurant et que cela leur faisait du tort. Et manger sur le parking nous a été interdit aussi. Nous avons donc boycotté Kylemore Abbey sous l’impulsion d’Isabelle et sommes allés manger sur un petit parking désert un peu plus loin, assis sur des rochers face au lac du Connemara. Magnifique endroit pour déjeûner, un peu exposé au vent toutefois.

Clifden houses

Nous arrivons ensuite à Clifden où nous donnons quartier libre aux élèves afin qu’ils partent un peu à découverte de la ville. J’en profite pour acheter les timbres assortis à mes cartes postales et trouver un cybercafé des plus sympas – The Two Dog Café – où l’on vous sert ce que vous voulez pendant que vous tapez.

La musique est de très bon goût, c’est vraiment agréable. En sortant, j’en ai profité pour téléphoner en France et me suis aperçu que la carte FT ne fonctionne pas avec les payphones à pièces. Ils font très relique des 80’s ces téléphones.

Quays Pub in Galway

Je m’assois sur un banc, attendant que les élèves se regroupent pour repartir pour Galway. L’un deux en profite pour me teindre les cheveux en rouge. YBMF. C’est incroyable ce qu’ils peuvent acheter comme âneries dès que l’on a le dos tourné. Des bombes pour les cheveux, ils en avaient tous acheté.

Pas vraiment typiquement irlandais mais bon… On rentre, on prend notre douche et les profs se donnent rendez-vous près du bus à 8h30 où un taxi nous prend en charge. Direction : downtown pubs baby !.

A 5 personnes, la course nous a coûté 2.5 euros chacun. Honnête. Nous sommes allés au Quays (cela se prononce “Keys”) où nous avons pu écouter un bon petit groupe de musique irlandaise, composé d’une guitare, un banjo, une mandoline et un bodhrán (sorte de tambourin).

Quays Bar in Galway

Le Quays est absolument unique en son genre : tous les éléments de décoration proviennent d’églises ou de bateaux.

C’est ainsi que l’on trouve des roues de gouvernails, des vitraux d’églises, des ogives gothiques…

Impressionnant, c’est rare de voir un pub avec autant de cachet. Et grâce à la loi anti-tabac entrée en vigueur depuis peu : plus de fumée. Cela ne change rien à la fréquentation semble-t-il, les gens sortent juste pour fumer, ce qui n’est pas un mal.

Le Quays également plusieurs ambiances : les footeux sont en eux, les piliers de comptoirs face à la barmaid et le restaurant se trouve une volée de marches plus bas.

Le premier étage (au fond sur la photo) accueille les musiciens et quelques tables. Une très très bonne soirée Guinness ^_^

The Shamrock Diaries : Day 3

Shamrock

6h30 – lever spartiate vu que le chauffage semble être coupé le matin…

Petit déjeûner une demi-heure plus tard en compagnie de Joan qui arbore une magnifique robe de chambre rouge, jaune et bleue – ambiance Austin Powers !

En fait, elle ressemble un peu à la grand-mère dans Titi et Grominet. On discute un moment lorsqu’elle stoppe tout à coup et m’annonce qu’elle va se recoucher une petite heure – LOL !

Galway Cathedral

9h – visite de Galway Cathedral, catholique, surnommée “Cathedral of Our Lady Assumed Into Heaven and St. Nicholas“, créée en 1957 et ouverte au public en 1965.

Elle sent le propre et donne envie d’aller prier. Honnêtement, je crois que cela joue sur le moral des pratiquants. Off topic : je devrais ajouter cela dans mon mémoire professionnel, juste pour rire LOL.

La visite s’est fait avec une guide francophone qui nous a tout expliqué en long, en large et en travers. C’était tellement intéressant que j’ai cru vivre certains de mes cours de DEUG.

Nous sommes passés sur Salmon Weir Bridge et avons aperçu les rives du Claddagh (un petit village de pêcheurs situé hors des anciens murs de la ville de Galway) depuis Spanish Arch avant de rentrer dans les rues commerçantes de Galway.

Lynch Window
St. Nicholas\' Collegiate Church

Nous sommes passés devant Lynch Castle, qui est aujourd’hui les locaux d’une banque irlandaise.

Pour la petite histoire, James Lynch FitzStephen, le maire de Galway, a pendu son fils à la fenêtre de sa maison en 1493 parce que ce dernier avait assassiné un Espagnol qui tournait autour de sa femme. C’est de là que vient le verbe lyncher.

La fenêtre Lynch (Lynch’s Window), découpée dans une façade en pierre, se trouve dans Market Street, sur le côté de St. Nicholas’ Collegiate Church qui est une église anglicane (“The Church of Ireland St. Nicholas’ Collegiate Church“), l’une des dernières plus grande église médiévale d’Irlande.

Comme beaucoup de ports médiévaux, Galway nommait ses églises en hommage au saint patron des navigateurs.

Selon des études récentes, Christophe Colomb aurait visité l’église St. Nicholas en 1477.

12h30 – pause sandwich dans un centre commercial. Nous nous faisons rapidement cerner par le PC sécurité qui s’affole de voir autant de gens (54) manger des sandwiches sur un banc. C’est vrai que c’est dangereux un sandwich…

14h – visite de la tourbière (“the bog“) de Tuam. La tourbe (“peat” ou “turf“) est utilisée en Irlande comme combustible dans les cheminées et l’industrie en lieu et place du bois.

La tourbe se forme dans un milieu humide qui ne possède pas ou peu de microbes – exactement comme au cercle polaire dans la glace – ce qui fait que tout est conservé et compressé en strates successives.

On peut alors dater et expliquer les changements climatiques et retrouver des objets ou des corps conservés en l’état, certains datant de plus de 10 000 ans. Très intéressant comme visite, malgré la pluie ! Une petite vidéo nous a ensuite expliqué l’évolution de l’extraction de la tourbe.

Galway - Main Street

16h30 – café & shopping à Galway. Le GBC Restaurant and Coffeeshop est l’endroit à ne pas manquer à Galway si vous voulez prendre un café ou même déjeûner. C’est très simple : tout fait envie dans ce restaurant !

J’en profite pour acheter toutes mes cartes postales et craque pour un t-shirt de rugby vert et blanc. Hé oui, on ne se refait pas ! Je trouve un cybercafé dans les 10 dernières minutes du temps mparti, ce qui m’a valu un sprint effréné pour rejoindre le car avant qu’ul ne parte ! J’aurais eu l’air malin… je ne connaissais même pas l’adresse de Joan ou son numéro de téléphone :-/

19h45 – rendez-vous au Flannery’s Hotel pour un concert privé de musique irlandaise traditionnelle avec un joueur de flûte, une violonniste et deux danseuses.

Il n’a pas fallu me le dire deux fois et je me suis retrouvé sur la piste de danse avec mes élèves. Un tonnerre d’applaudissement a éclaté lorsque j’ai dansé avec mes collègues d’anglais – les élèves ont apparemment apprécié !

Certains ont même été initié au maniement de la cuillère pour donner le rythme. Assez fastidieux en apparence, ils ont finalement réussi ^_^. Une bonne idée pour animer la cantine le midi dorénavant !

The Shamrock Diaries : Day 2

Shamrock

Réveillé par le bruit dans le couloir, je dois de nouveau intervenir, interpellant les mêmes gus qui ont fait les jacques toute la nuit.

Je leur demande de sortir de l’espace cabine parce que les gens dorment encore.

Le message a l’air d’être bien passé cette fois. Je me recouche tout habillé, grapillant quelques minutes d’obscurité relative – pas aisé lorsque les instructions de sécurité brillent dans la nuit d’un jaune phosphorescent…

7h30 – on tambourine à ma porte : “Madame ! Madame !“. Cela commence bien. “Heu non, moi c’est Monsieur…“. Trois élèves m’annoncent alors que tout le monde est malade et qu’ils vomissent partout. Great, just what I need in the morning !

J’attrape les quelques sacs à ma disposition et commence ma tournée : je distribue les poches, m’enquiert de leur santé et les envoie déjeûner, lançant un vigoureux “ce sera comme hier soir, vous irez mieux dès que vous aurez mangé !“. J’assiste alors à un exode massif vers la cantine. Finalement, il suffit de trouver les mots justes.

9h – tout le monde doit rendre sa cabine car le service de nettoyage est en train de passer. Je range mes affaires lorsque l’on frappe à ma porte – ce sont les trublions d’hier soir : “Monsieur, est-ce qu’on enlève nos draps ? On doit prendre nos affaires ?“. Incroyable mais vrai, je suis devenu pour eux l’adulte de référence. Je leur dis qu’ils doivent prendre leurs affaires mais laisser les draps. Ils me remercient poliment.

Je sors de ma cabine et me dirige vers mon groupe. Je surprends alors une conversation entre les deux professeurs des trublions : “on a entendu du bruit hier soir… c’étaient nos élèves mais on a pas osé sortir…“. Bande de LOSERS ! C’est sûr que si personne ne leur dit rien, cela sera forcément l’anarchie hein !

12h30 – on réintègre le car. Première observation lors du passage devant la douane à Rosselare : ce n’est pas marqué “police” sur les voitures mais “garda”, l’équivalent gaélique.

Arrêt vers 15h au McDonald’s de Waterford où je me fais à moitié draguer par une des serveuse qui refuse de croire que je suis avec le groupe de froggies et qui me complimente sur mon anglais. Thank you love ;-)

Galway on the map

20h – arrivée à Galway sur le parking de Mervue Church. Toutes les familles sont garées sur le parking et les élèves descendent au compte-goutte, appelés suivant le numéro de leur famille d’accueil.

L’ambiance est donc très bingo : “number 7, off you go !“. La réponse des autres élèves fuse dans le car : “Ahaha, Antoine se paye la vieille !

Il faut alors que je me morde les deux lèvres pour ne pas perdre mon sérieux. Isabelle restaure le calme immédiatement. Je loge avec le chauffeur de car, Frank.

Notre hôte s’appelle Joan, elle est à la retraite et a travaillé pas mal de temps aux Etats-Unis avant de retourner passer ses vieux jours dans son pays natal. Selon elle, l’Irlande est l’un des meilleurs pays dans lequel vivre lorsque l’on vieillit.

Elle nous fait faire le tour du propriétaire avant de nous inviter à table où nous regardons avec elle sa série préférée – Fair City – qu’elle décortique à mon attention étant donné que Frank ne parle que quelques mots d’anglais.

21h – couché !

The Shamrock Diaries : Day 1

Shamrock

C’est le grand jour du départ et c’est les yeux embrumés que j’essaie d’émerger avec grande difficulté.

Passage à la boulangerie pour déjeuner avant d’aller chercher Isabelle, tête pensante et organisatrice du voyage, pour aller à St Gilles. A

rrivés les premiers, nous assistons à l’arrivée des élèves tous prêts à partir. Tous sauf Marion qui a oublié sa carte d’identité chez elle, ce qui délaye un peu notre départ vers 9h15.

L’ambiance dans le car est détendue : les profs comatent gentiment, joue collée contre la vitre, et les élèves discutent entre eux. Repas sur l’aire d’autoroute du Mont St Michel.

15h – arrivée à Cherbourg. Le car qui nous précède est fouillé entièrement par la douane. Nous passons le contrôle sommaire sans encombres mais après avoir attendu plus de deux heures. L’ambiance devient d’ailleurs plus sonore : les élèves ont besoin de bouger.

18h – tout le monde sur le bateau. Tout le monde ? Non – un petit groupe d’irréductibles, ayant quitté le car en dernier a perdu de vue le reste du groupe. Qui sont-ils ? The group leaders, of course !

Après avoir demandé à l’agent d’accueil – au fort accent polonais – sans résultats, nous appliquons la méthode des cercles concentriques et avons rejoints nos élèves menés par Isabelle : la répartition dans les cabines est en cours.

Tout à coup, un cri : “Matt ! Viens-là tout de suite, on a un problème !“. J’accours cabine 777 : 3 élèves au lieu de 2. Ben oui, comme il y a 49 élèves, il y en a forcément un qui va rester tout seul. Or aucun des trois ne veut quitter le groupe.

Okay, on va jouer cela autrement : “bon, chacun choisit un numéro de 1 à 3″. Je sors la tête hors de la chambre et demande à un élève qui passe par là de choisir un numéro entre 1 et 3. C’est le 3 qui tombe : ” bon, hé bien le 3 sors et vient avec moi”. Problem solved within the minute ^_^

Le bateau se met en mouvement : la mer est démontée et les élèves commencent très vite à montrer les symptômes du mal de mer.

Nous commençons la distribution des sacs (j’ai à cette occasion appris que l’on appelait cela des “poches”) et Etienne, que j’avais pourtant prévenu 10 minutes auparavant, n’a pas trouvé mieux que de vomir *juste* devant la porte de ma cabine. YBMF. Les élèves ont ensuite quartier libre pour explorer le bateau.

19h30 – repas à bord : frites/nuggets. Il faut batailler pour inciter les élèves à manger mais cela porte ses fruits : arrivés dans le restaurant patraques, ils repartent revigorés et plein d’allant.

Je bois une petite bière avec mes collègues pour décompresser et attendre l’heure du couvre-feu, prévue à 21h30.

A l’heure dite commence alors une bataille genre guérilla pour forcer les élèves à regagner leur cabine : à peine une chambre est-elle inspectée que l’on peut entendre le verrou se déverouiller et la porte s’ouvrir. A 22h, le quartier est bouclé. On peut aller se coucher.

23h05 – je me rhabille en vitesse pour appréhender les quelques élèves d’un autre collège qui mettent le souk dans le couloir : cris, portes qui claquent, loquets qui se (dé)verrouillent, courses-poursuites dans les coursives…

Je mets le hola et le calme revient provisoirement. Une heure plus tard c’est notre collègue de maths, Sylvanie, qui sort pour calmer leurs ardeurs. Nuit courte donc.