Tiens, j’ai retrouvé un brouillon d’article qui date du 16 octobre 2008, soit un an ou presque. Je le laisse tel quel et barre ma prédiction, qui s’est avérée juste !
On entend cela tous les jours : c’est la crise, plus de pouvoir d’achat (on n’aura jamais entendu autant cette expression depuis une bonne décennie !), une récession de l’activité économique, voire même une dépression si les mesures prises ne peuvent faire face aux dysfonctionnements du système capitaliste, ultra-libéral et mondialisé.
Voilà ce qui pourrait arriver dans quelques mois :
Je pousse d’un bon coup d’épaule la porte de l’ANPE près de chez moi. La porte grince et s’empêtre dans le tapis poussiéreux.
Quelques personnes attendent leur tour, et leurs regards morts se posent quelques secondes sur moi avant de vaciller et se perdre à nouveau dans le néant de la tapisserie jaunissante .
Le monsieur derrière le bureau m’appelle alors. Je m’assois en face de lui.
– Bonjour, vous venez pour quoi ? M : un Big Mac, une grande frite, un … – Non, sérieusement ! M : je voudrais changer de boulot. – Ah, vous avez déjà un emploi donc ? M : oui. – Et que faîtes-vous ? M : je suis prof. Enseignant je veux dire.
L’avantage des vacances d’été, c’est que l’on retrouve des gens que l’on n’a pas vu le reste de l’année – ou même depuis plusieurs années.
C’est l’occasion de faire le point, de demander comment vont les enfants, de savoir qui fait quoi.
On éprouve finalement le besoin de combler le vide entre le moment où on les a vus pour la dernière fois et le moment présent. C’est un rituel qui opère chaque année, un peu comme le barbecue que l’on dépoussière.
Il y a pourtant des choses qui étonnent, comme les parcours scolaires par exemple.
Une politique conjoncturelle est une politique à court-terme, son action est donc limitée dans le temps. C’est l’ensemble des interventions de l’Etat susceptibles de modifier à court-terme l’évolution de l’économie.
L’objectif est de maintenir les 4 grands équilibres du carré magique : croissance, stabilité des prix, emploi et équilibre extérieur.
Une politique de relance à pour objectifs la croissance et l’emploi.
Une politique de rigueur a pour objectifs la stabilité des prix et l’équilibre extérieur.
B – Les différents instruments
politique monétaire : taux d’intérêts (pour la relance, baisse des taux – pour la rigueur, hausse des taux)
politique budgétaire : dépenses publiques, investissements publics, grands travaux
politique fiscale : impôts
politique sociale : revenus de transferts
politique de revenus : SMIC, indexation des salaires sur les prix
C – Les deux grands courants de pensée
Les politiques de relance s’inspirent de deux courants de pensée : les keynésiens et les libéraux.
1 – Les keynésiens
Les keynésiens sont partisans de l’Etat-Providence et prônent une politique de relance par la demande, la demande anticipée des entrepreneurs formant la demande effective (demande de consommation et demande d’investissement).
Les buts sont l’amélioration de l’emploi et de la croissance. La relance par un déficit budgétaire fonctionne avec le multiplicateur d’investissement. Ce déficit sera résorbé par les impôts à long terme.
L‘intervention de l’Etat est nécessaire lorsque l’économie de marché est défaillante : il faut aider les marchés “myopes” (la myopie des marchés fait référence aux imperfections) comme par exemple les biens collectifs. On parle d’équilibre de sous-emploi. L’Etat intervient pour essayer d’atteindre le plein emploi.
La politique monétaire doit jouer un rôle d’accompagnement. Il n’y aura pas de relance si la politique monétaire n’engendre pas une hausse de la demande.
Limites :
endettement cumulatif : effet boule de neige
inflation
dégradation de la balance commerciale (1982 : hausse des importations)
fuite des capitaux flottants
2 – Les libéraux
Position des libéraux en général :
partisans d’une relance par l’offre
Etat-gendarme
importance du marché auto-régulateur qui assure l’équilibre
partisans de la main invisible
baisse de la fiscalité
équilibre budgétaire
protection sociale allégée
politique monétaire stricte
Pour Jean Baptiste Say (1767-1832), “l’offre crée sa propre demande” : c’est la loi des débouchés. Pour lui, une crise durable est impossible.
Jean-Baptiste Say est un économiste qui considérait l’entrepreneur comme essentiel en économie. Selon lui, l’entrepreneur dirige l’entreprise et initie la production de biens et services. Cela le place au cœur de ce qu’on appelle la loi de Say.
Dans la première étape de la loi de Say, l’entrepreneur demande des services productifs. Il achète le travail des employés, utilise le capital des investisseurs et exploite les terres des propriétaires fonciers. Ces fournisseurs de services productifs sont essentiels, car leur interaction avec l’entrepreneur crée trois types de revenus : les salaires pour le travail, les intérêts pour le capital, et les rentes foncières pour l’utilisation de la terre.
Chez Say, l’entrepreneur ne gagne pas de profit direct. Les revenus générés (salaires, intérêts, rentes) sont utilisés pour acheter les biens et services produits, ce qui soutient la consommation et l’investissement. Les travailleurs et fournisseurs consomment, tandis que les capitalistes réinvestissent leurs intérêts.
Selon Say, le marché s’équilibre de lui-même : la valeur créée par un produit génère des revenus, qui à leur tour créent une demande pour ce produit. Ainsi, l’offre crée sa propre demande, ce qui maintient le marché en équilibre.
le symptôme majeur de la crise est l’inflation. Il faut mettre en oeuvre une politique de lutte contre l’inflation.
une politique d’expansion monétaire keynésienne (crédit facile) favorise le développement de l’inflation. En effet, Friedman constate que la masse monétaire augmente plus vite que l’activité économique. La cause de l’inflation est donc une accroissement anormal de la quantité de monnaie par rapport au volume de la production.
Milton Friedman est donc pour une politique monétaire stricte : théorie quantitative de la monnaie.
il remet en cause la courbe de Phillips (qui était keynésien)
Les keynésiens luttent contre le chômage même si l’inflation apparaît. Friedman veut d’abord lutter contre l’inflation : pour lui, l’inflation est gênante car elle remet en cause la possibilité d’un calcul économique rationnel.
Il critique donc la politique de relance par la demande parce que les agents économiques ne prennent pas conscience de l’effet inflationniste des mesures keynésiennes.
Face à la demande, les entreprises vont produire jusqu’à ce qu’elles réalisent que leurs recettes sont dévalorisées par l’inflation. Les salariés vont connaître une hausse de salaire alors que leur pouvoir d’achat baisse à cause de l’inflation. Les agents économiques comprennent que la hausse de leur rémunération est compensée par celle des prix et vont modifier leur comportement.
Pour Friedman, la relance keynésienne est une tromperie des agents économiques. Le but des monétaristes est d’instaurer la confiance en faisant baisser l’inflation : les produits nationaux seront alors plus compétitifs, augmentant le solde de la balance commerciale, entraînant ainsi une hausse de la croissance et de l’emploi. C’est la politique de désinflation compétitive.
Le progrès technique au sens strict est l’ensemble des éléments qui permettent d’améliorer les méthodes de production et d’augmenter la productivité.
Le progrès technique se manifeste par des changements de machines, des nouvelles organisations du travail. Le progrès technique est facteur de croissance.
Au sens large, on étend la notion de progrès technique aux innovations.
I – Progrès technique et innovation
Le progrès technique résulte directement des innovations, i. e. de la mise en application d’une invention.
A – De l’invention à l’innovation
Une invention est la découverte d’un principe ou d’un produit nouveau qui n’est pas toujours susceptible d’application pratique. L’invention part de la recherche fondamentale pour arriver à la recherche appliquée : c’est le résultat de la recherche scientifique.
Une innovation est la mise en application industrielle et commerciale d’une invention. L’innovation reprend les étapes de la recherche scientifique de l’invention et ajoute les stades de développement et de commercialisation : c’est la mise en valeur économique des innovations.
La période sur laquelle s’étend le processus d’innovations peut être assez longue : le téléphone a mis 56 ans, la télévision en a mis 10. De nombreuses inventions ne donnent pas des innovations.
L’offre de travail (la demande d’emploi) est faite par la population active (cf. démographie, durée des études, départs à la retraite, taux d’activité des femmes, solde migratoire).
La demande de travail (l’offre d’emploi) est faite par les entreprises (cf. croissance : consommation, investissement, exportations).
L’offre et la demande de travail se rencontrent sur le marché du travail.
Mais les offreurs de travail (ou demandeurs d’emploi) ne font pas partie de la population active :
les individus qui estiment trop faible leur probabilité de trouver un emploi
ceux qui n’ont plus droit aux indemnités de chômage
travailleurs au noir
La notion de flexion du taux d’activité est la variation des taux d’activité résultant de la création d’emploi.
En effet, la création d’emploi suscite de la part des personnes inactives l’espoir de trouver un travail : en entrant ou en retournant sur le marché du travail, elles constituent une offre de travail supplémentaire.
Le taux de flexion permet de mesurer la partie cachée du chômage. Exemple : en 1997, il fallait créer 130 emplois pour faire baisser le chômage de 100 personnes.
II – Les mesures du chômage
Un chômeur est une personne sans emploi, disponible pour travailler et à la recherche d’un emploi.
Les mesures :
les Demandeurs d’Emploi en Fin de Mois (DEFM) : personnes inscrites à l’ANPE
chômage au sens du recensement : effectué par l’INSEE tous les 7 ans
chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) : enquête emploi sur 70 000 ménages au mois de mars
Taux de chômage = ( nombre de chômeurs / population active totale ) * 100
Les frontières du chômage sont de plus en plus incertaines, c’est le sous-emploi :
Contrats à Durée Déterminée (CDD) et contrats précaires
emplois à temps partiel occupés faute de mieux
intérim
emplois aidés (Contrat Emploi Solidarité : CES)
Ce sont au total 6 millions de personnes qui seraient en quête d’un emploi ou à la recherche d’un autre type d’emploi ou de contrat. 6 millions dont 3 millions de chômeurs et 3 millions de sous-emplois.
La révolution transforme profondément le monde occidental entraînant une croissance économique jusque là inconnue. La croissance économique peut aussi s’accompagner de développement.
I – La croissance économique
A – Qu’est-ce que la croissance économique ?
La croissance économique est une notion quantitative et économique. C’est un phénomène mesurable dans le temps et dans l’espace (exemple : la France en 1998).
C’est l’accroissement des richesses d’un pays, mesuré par le Produit Intérieur Brut (l’agrégat PIB). Le PIB peut être exprimé en valeur ou en volume.
Le PIB marchand est évalué au prix du marché. Le PIB non-marchand est évalué au coût des facteurs (salaires, impôts, amortissements…). Le PIB est la somme des valeurs ajoutées.
Produit National Brut (PNB) = PIB + Revenus reçus de l’extérieur – Revenus versés à l’extérieur.
Croissance extensive : hausse des quantités des facteurs de production (plus de main d’oeuvre, plus de facteur capital, plus de matières premières).
Croissance intensive : hausse de la productivité (meilleure organisation du travail).
B – Les limites du PIB comme indicateur de la croissance
1 – Certains éléments ne sont pas pris en compte dans le calcul du PIB :
travail domestique
économie souterraine = économie informelle
bénévolat
troc
Note : l’économie informelle est très importante dans les Pays en Développement (PED), le PIB est donc sous-évalué.
2 – Le calcul du PIB est équivoque
Pour le PIB, un mal et son remède équivaut à 2 biens (double progrès). Exemples : pollution, voitures…
Le XIXéme siècle est dominé par l’idéologie libérale avec l’influence d’Adam Smith (1723-1790) et de David Ricardo (1772-1823) qui prêchent l’individualisme, la concurrence et la non-intervention de l’Etat.
Ils sont partisans de l’Etat minimal : les fonctions régaliennes (Police, Armée, Justice), la construction d’édifices publics, le respect des règles de la concurrence.
La réalité historique est cependant différente : au cours de la Révolution Industrielle, l’Etat va intervenir pour assurer le “décollage” (take-off) des économies.
En France, l’Etat est intervenu pour le développement des chemins de fer et dans l’agriculture (tarifs Méline vers 1896).
L’Angleterre adopta les Enclosures Act pour les terrains agricoles. Les USA intervinrent dans le développement du chemin de fer.
L’Allemagne mit en place des mesures protectionnistes avec Frederic List (1789-1846).
Au Japon, avec l’ère Meiji (vers 1868), l’Etat créa les premières entreprises pour les revendre ensuite aux familles (les zaïbatsus).
La crise de 1929 : le New Deal eut un impact idéologique important aux Etats-Unis avec un changement considérable dans la conception du rôle de l’Etat : l’Etat devient interventionniste.
Après 1945, l’Etat intervient de plus en plus dans la vie économique et sociale. Selon Keynes (1883-1946), l’Etat doit intervenir lorsque l’économie est défaillante et les moyens d’actions se perfectionnent :
politique monétaire
politique fiscale
politique de planification
politique de nationalisation…
La politique d’intervention économique est liée à une politique sociale de réduction des inégalités. On passe d’un Etat-gendarme à un Etat-providence.
Depuis le début des années 1980, on assiste à l’avènement des politiques libérales car les politiques keynésiennes n’ont pas réussi à résoudre le problème de la crise :
GB – 1979 : Thatchérisme.
USA – 1980 : Reaganomics.
France – 1986 : privatisations, liberté des prix, flexibilité du marche du travail (emplois précaires).
Durant les années 1990, les pays n’adoptent pas purement une politique libérale ou une politique keynésienne. Ils cherchent un compromis entre les deux et les débats portent plus sur la nature de l’intervention publique.
Non, je ne suis pas devenu fan de ce groupe qui va nous représenter au concours de l’Eurovision 2007… et qui nous fera sûrement perdre parce que pour avoir écouté les paroles, ça ne casse quand même pas trois pattes à un canard !
Cependant, je suis tombé sur une autre chanson, La sécurité de l’emploi, qui – j’en suis persuadé – a été écrite par un prof !
Ecoutez plutôt :
Paroles
Ils sont marrants cette année C’est difficile de deviner dès la rentrée Lequel se fera arrêter pour les scoots qu’il aura piqué Lequel sera incarcéré pour avoir trop dealé
Moi en bon prof, chuis préparé Un peu de maths et de français, du Kick-boxing du Karaté Tant pis pour la géographie ce qu’ils connaissent de l’Italie C’est juste vaguement les spaghettis et Rocco Sifredi
Le programme de cette année En français faudrait arriver à lire tout un livre en entier Mais même Dan Brown et Marc Lévy y a plus d’cent mots d’vocabulaire On sera toujours à lire la préface même après l’hiver
Et mon voisin en me voyant me dira “Bandes de fainéants, alors vous êtes déjà rentré, vous savez pas c’que c’est d’bosser, avec vos semaines de 20h, vous bossez bien moins qu’un facteur, et dire que je paye tout vos congés, et pis vous êtes même pas bronzé !” Vite les copies à corriger, 2/3 Prozac, 8 cafés, Mais j’l’entends quand même dire d’en bas “Et j’compte même pas la sécurité d’l’emploi”.
C’lui aux lunettes, c’est mon surdoué Il sait écrire son nom sans fautes, il sait compter, wow ! Bah, c’est pas mal pour un 3ème, il faut savoir s’en contenter C’est clair qu’un intello pareil, il va se faire racketter
35 élèves, cette année, J’leur ai d’mandé c’qu’ils voulaient faire comme métier J’ai 10 Zidane, 15 Amel Bent et 9 Bouba, Un original qui veut faire vigile et avocat. Il a dû voir chez Courbet Que c’était pas mal d’être avocat si jamais t’allais en prison. Ils croient tous qu’ils auront leur brevet en regardant l’Île de la Tentation Merci pour tout ce que fait pour eux la télévision.
Et mon voisin, le même qu’hier, me dira : “Bande de fonctionnaires, alors vous êtes déjà rentré, vous savez pas ce que c’est de bosser, avec vos semaines de 20 heures, vous bossez moins qu’un contrôleur, et dire que je paie pour mon gamin, il a redoublé son CE1” Vite les bulletins à remplir, 2/3 Prozac, et 8 kirs, Mais j’l’entends quand même dire d’en bas “Et j’compte même pas la sécurité d’l’emploi”.
Les directives du ministère Nous imposent d’faire des réunions plus régulières On en fait même pour planifier les prochaines réunions Ou pour décider de c’qu’on peut donner sans risques comme sanctions
Fini les notes, de temps en temps Faut juste leur envoyer des sms d’encouragement L’évaluation c’est pas toi qui la fais, eux y’t’disent si t’es cool. J’préfère quand même qu’ils me donnent des notes plutôt que des coups de boule
Impossible de les faire redoubler Les pauvres chéris faut surtout pas les perturber Les programmes faut les simplifier y a trop d’leçons ça les assomme Ils ont même proposé de donner le bac avec la prochaine Playstation
Et mon voisin, vous l’connaissez, me dira “Bande de surpayés, vous foutez rien de la journée, vous devez pas être fatigués, avec vos s’maines de 20 heures, vous bossez bien moins qu’un chômeur, et pis pas d’chef et pas d’rend’ment, c’est pas pour c’que vous faites vraiment” Les parents à rencontrer, 2/3 Prozac, 8 Grand Marnier
Et vu leur investissement, l’année prochaine ira pas en s’arrangeant Faudra p’t’être songer à les adopter Venir les lever le matin, le soir les coucher Et p’t’être dormir à leur place pour qu’ils restent éveillés en classe
La prof de gym n’est pas venue, s’est faite agresser dans la rue, mais bon ils l’avaient avertie, ils veulent pas d’sport avant midi, ils peuvent d’jà pas fumer en classe, et ça déjà c’est dégueulasse, Entre chaque cours une bière et un joint, c’est quand même pas de gros besoins…
Cette fois-ci c’est décidé, mes gosses iront dans le privé, j’ai beau r’garder à deux fois, j’la vois pas tant qu’ça, la sécurité d’l’emploi.