Bad Education est une série britannique diffusée sur BBC3.
Jack Whitehall joue un jeune professeur, Alfie Wickers – “the worst teacher ever to grace the British education system” – dans le collège fictif d’Abbey Grove School, à Watford, Hertfordshire.
Déterminé à impressionner la jeune professeure qu’est Rosie Gulliver (Solemani), Alfie fait tout ce qu’il peut pour apparaître “cool”, comme par exemple coacher l’équipe de football de l’école, organiser une amnistie pour les armes ou proposer un candidat pour les élections élèves.
Il se tourne généralement vers sa classe – et plus particulièrement vers Joe, “the teacher’s pet” – malgré tout l’irrespect et le dégoût qu’il leur inspire, pour qu’ils viennent à sa rescousse.
Mais il doit aussi composer avec les frasques excentriques du principal, Shaquille “Simon” Fraser (Mathew Horne) et aux attentes de sa sous-principale, Isobel Pickwell (Michelle Gomez).
Aujourd’hui, un petit dialogue avec mes 6èmes. Cette année, ils sont un peu différents des autres années.
J’ai connu les imbus d’eux-mêmes dans le centre-ville, les faiseurs d’histoires en proche périphérie et cette année ce sont un peu des azimutés de la langue !
Je commence une nouvelle série, intitulée “Grading papers with Mister B.” et dédiée aux productions écrites de mes élèves. Comme ce ne sont pas vraiment des dialogues à proprement parler, mieux vaut les classer dans une nouvelle catégorie.
Cela va de la 6ème à la Terminale pour le moment et on commence par une production de mes 5èmes :
Hier, je suis allé sur Facebook et, une fois n’est pas coutume, je me suis loggué sur le chat – ce que je dois faire à peu près une fois par an. Étant donné que tous ceux qui étaient sous MSN ont migré sur Facebook, il y a pas mal de monde connecté en permanence.
Cela ne manque pas, le temps que je lise la liste des connectés, un ancien élève qui avait commenté un de mes statuts récemment m’alpague. Il s’agit de Momo, à qui j’avais eu le plaisir d’enseigner l’anglais en 3ème. On discute d’un peu de tout, de sa vie, de ses études et au final, j’ai eu ça :
Et, bien évidemment, je n’ai aucune idée de quoi il parle : je demande toujours aux élèves de jeter leur chewing-gum donc il n’est pas vraiment possible pour moi d’en avoir un. Bon, pour les fleurs, c’est possible (même si c’est rare hein!).
Je trouve cela drôle que ce soit ça qui soit resté au final. Les élèves ont vraiment de drôles de visions de leurs profs.
Cette année, j’ai une classe de 4ème SEGPA. Avec eux, c’est un peu de la science-fiction. Ensemble, ils sont odieux. Individuellement, ils peuvent être sympathiques.
Hier, j’ai assisté à cette discussion entre deux élèves, Amandine et Ludivine :
Tout simplement hallucinant. “La 4 fromages vient de sortir”, tout simplement après la 3 fromages. Logique.
J’ai mis plusieurs minutes à m’en remettre de celle-là.
On commence par la classe de 6ème dont je suis aussi, accessoirement, professeur principal. Je vous présente Gwendal qui m’a sorti cela un lundi matin alors que l’on se rangeait dans le couloir avant d’entrer en classe :
C’est bien, ça commence très fort cette année. On est tout rassurés de savoir qu’on a un élève qui devient cyclope quand il colle sa montre sur son front…
Hier soir, j’ai été invité par le SNES à assister à l’avant-première du documentaire Tempête Sous Un Crâne de Clara Bouffartigue au cinéma Le Concorde, à Nantes.
Le documentaire nous plonge dans le quotidien d’une classe de 4ème du Collège Joséphine Baker, à Saint-Ouen, aux côtés des enseignantes de français (Alice Henry) et d’arts plastiques (Isabelle Soubaigné).
Alors évidemment, mon regard ne peut pas être tout à fait neutre mais voici ce que j’en retiens : la classe est dure, l’établissement difficile mais on peut clairement voir les trésors de patience des professeurs pour reprendre les élèves et les remettre dans le chemin du cours.
Pas de misérabilisme, pas de stigmatisation, pas de propagande : le rendu est authentique. J’ai beaucoup souri face aux situations de classes auxquelles tout professeur ayant enseigné en ZEP a forcément été confronté.
Avec quelques jours de retard, voici l’état d’esprit de cette rentrée scolaire 2012 :
J’enseigne au collège ET au lycée pour la première fois et cela change vraiment : la préparation des cours demande énormément de temps (je ne m’attendais pas à une telle différence de charge de travail je crois) et il faut pas mal de contenu pour le cours car en lycée, le prof parle beaucoup plus qu’en collège!
Débarquer au lycée, c’est aussi apprendre un nouveau mode de fonctionnement. Le bac change totalement en anglais cette année et mes collègues ne m’ont donné que des terminales. Bizarre, vous avez dit bizarre ? Bref, pour l’instant je m’y fait et j’aime plutôt ça.
Cela devient un peu une institution, voici venu le temps du bilan annuel de l’année scolaire 2011-2012.
Nouveau statut : TZR
L’année dernière, j’ai demandé ma mutation pour l’académie de Nantes après 5 ans de bons et loyaux services en ZEP en Seine St Denis. Je pensais avoir suffisamment de points pour obtenir un poste fixe. Je me trompais : je suis devenu Titulaire en Zone de Remplacement (TZR).
Sous cet acronyme barbare, c’est un véritable changement de statut : vous êtes rattaché administrativement à un établissement dans lequel vous n’enseignez pas forcément et la zone de remplacement s’étend à tout le département (et les départements limitrophes). Vous pouvez enseigner dans plusieurs établissements, avec des remplacements courts ou alors à l’année.
Après 5 ans de ZEP, avouez que c’est un peu la carotte quand même.
Affectations
Pour autant (malgré le statut de TZR), j’ai connu de bons établissements cette année, qui m’ont vraiment changé d’environnement : un collège en plein centre de Nantes et un collège en rase-campagne à l’extérieur de la ville. Le jour et la nuit.
Salles et matériel
Allez, c’est un peu là qu’on voit les différences de dotation des collèges entre les différentes académies : vidéo-prjecteurs dans chaque salle, appel avec l’ordinateur de la classe, tableaux blancs. Le collège du centre avait même des baffles dans le faux-plafond pour diffuser le son correctement dans la salle.
Par contre, aucun des deux n’avait de lecteur CD, ce qui m’a tout bonnement fait halluciner. Du coup, il faut tout passer par MP3 ou XviD. D’un côté, c’est plus pratique puisqu’une clé USB suffit. D’un autre côté, comme les MP3 des méthodes ne sont pas taggués, c’est un peu tangent pour savoir quelle est la bonne piste à passer (surtout quand on zappe une partie du livre).
Étant de passage, je n’ai pas raccroché mes posters rock.
J’ai trouvé cela plutôt bien senti même si la fin est légèrement loupée : personne ne quitte jamais un conseil de classe à une heure donnée, on sait bien que cela ne finit jamais à l’heure !
Très bien senti le prof de musique… même si j’aurais plutôt vu le prof de dessin à la place.
Cette citation a beaucoup plu à mes élèves cette année :
“When I was 5 years old, my mother always told me that happiness was the key to life. When I went to school, they asked me what I wanted to be when I grew up. I wrote down ‘happy’. They told me I didn’t understand the assignment, and I told them they didn’t understand life.”
Nouvel épisode avec les 4èmes cette fois-ci. J’en ai très rarement donc j’en profite, j’ai un pur winner dans cette classe qui a toute mon attention !
C’était lors de la séquence rituelle sur l’Australie, avec une question simple qui ne devait pas poser trop de problèmes (surtout avec la compréhension orale que nous avions écoutée 45 secondes avant) :