L’autre jour, je vous avais proposé le reportage de 13h15 le samedi sur notre voyage en Angleterre de manière objective.
J’aimerais y revenir en livrant ici quelques réflexions personnelles.
L’organisation et la préparation du voyage
Les élèves ont bûché toute l’année sur la réalisation du dossier : recherches, exposés, mise en page… les différentes pages ont ensuite été reliées pour former un livret qui a été rempli au fur et à mesure des visites.
En gros, plus de 6 mois de travail avec les élèves pour préparer le voyage : ils n’allaient pas en terre tout à fait inconnue.
Pour ceux qui n’ont pas suivi la discussion précédente, nous sommes partis avec Verdié : 5 jours avec un départ lundi matin et un retour samedi matin.
Voici le détail du voyage :
Jour 1 : Collège – Shuttle – Oxford – Visite de ChristChurch – Accueil des familles à Chester.
Jour 2 à Manchester : visite du stade d’Old Trafford, picnic dans un parc et temps libre en centre ville.
Jour 3 à Liverpool : International Slavery Museum et musée du Beatles Story. Temps libre sur les docks.
Jour 4 : école victorienne à Oswestry et visite d’Ironbridge, ville victorienne du 19e siècle. Pub le soir entre profs.
Jour 5 à Stratford-upon-Avon : visite de la maison de Shakespeare et de sa femme, Anne Hathaway. Retour en France de nuit et arrivée au collège vers 6h du matin.
Financement du voyage
Le voyage a été entièrement financé par les familles. L’ouverture des inscriptions au voyage s’est faite un lundi à 8h. A 17h, le même jour, le voyage était complet. Très peu de changements sur la liste finale des élèves.
Les élèves
Nos élèves étaient en grande majorité des 4èmes et 3èmes issues de classes européennes : ils ont 5h d’anglais par semaine au lieu de 3h pour les autres. Ils sont donc plus à l’aise et ont l’habitude de s’exprimer, prendre la parole, donner leur opinion sur un sujet donné…
Les autres élèves sont issus de classes “lambda”. Tous étaient volontaires pour aller au voyage.
Les professeurs
Nous étions 5 : 4 professeurs de l’équipe d’anglais et un professeur d’E.P.S. pour tout ce qui concerne la sécurité. On se connaît bien et on se voit au-delà du collège donc cela crée des liens “extra-professionnels”.
Cela fonctionne sans doute mieux que s’il n’y avait que des profs qui se verraient juste au boulot, entre deux portes.
L’équipe de journalistes
Il y avait un journaliste et un cameraman. Notre journaliste, François-Julien (FidJi), est venu au collège lors de la réunion de voyage avec les parents.
Il a présenté son projet d’émission et les questions ont fusé assez vite : les parents voulaient savoir pourquoi le collège avait été choisi, si c’était parce que c’était dans la banlieue, si cela allait dériver sur un message politique… des questions fondées vu l’image que se coltine le département.
FidJi les a rassuré et quasiment tous les parents ont donné l’accord pour le droit à l’image.
Nous nous sommes tout de suite entendus : exit le vouvoiement, intégration au groupe des professeurs immédiat.
Le tournage
Ce qui m’a surpris, c’est le professionnalisme des journalistes. La première journée, notre cameraman Vivien n’a pas beaucoup posé sa caméra : interview de notre principal à trois heures du matin, adieux aux parents, shoot des élèves dans le bus, interviews des profs à Oxford, caméra scotchée au tableau de bord du bus pour avoir la route et les paysages et le soir ils sont partis filmer les élèves dans leur famille d’accueil… énorme pour une première journée ! Et la caméra Panasonic fait une quinzaine de kilos si je ne m’abuse.
Le tournage fonctionne comme ceci : FidJi pose les questions tout en tenant le micro en dessous de nous et Vivien shoote. Les profs ont été filmés tous les jours : interviews ensemble, interviews individuelles et sur des sujets variés : pas seulement sur les voyages mais pas mal de questions sur notre travail, sur les élèves et le travail fourni, la discipline dans les cours… des questions variées et quasi-pédagogiques.
C’était très ouvert et on finit presque par oublier la caméra au bout de quelques jours.
Le reportage
En tout, il y a eu plus de 27 heures de film pour environ 20 minutes de reportage… je vous laisse imaginer le montage : une semaine (à deux personnes) pour tout monter.
J’ai volontairement laissé la place à mes collègues durant les interviews, d’une part parce qu’ils avaient plus de choses à dire et d’autre part parce que je ne savais pas vraiment ce qui allait sortir de tout cela.
Il faut savoir qu’il n’y a aucun droit de regard sur ce qui est filmé, gardé ou monté donc je pense qu’il vaut mieux être prudent.
Ceci dit, mes craintes étaient infondées parce que le reportage correspond point par point à l’idée de départ de FidJi et à ce qu’il avait dit et présenté aux parents.
Cela redore le blason des journalistes en général et l’image personnelle que j’avais d’eux. Et on a gagné deux amis au final !
Voilà, je pense avoir tout dit. Nous sommes en train de récupérer les photos des gosses pour faire une expo photo donc s’il y a de bons clichés du voyage, je vous les mettrai si cela vous intéresse.
De belles photos d’Angleterre ? Je vote pour. En plus, l’itinéraire est très sympa !
J’ai pris moins d’une dizaine de photos durant tout le voyage… les élèves sont en train de trier les photos pendant l’IDD pour monter une expo donc j’espère pouvoir en récupérer. Par contre, il y aura très certainement des élèves dessus !
C’est sûr qu’en voyage scolaire, on est plus occupé par les élèves que par les photos souvenir. Peux-tu en dire un peu plus sur cet IDD que vous avez mis en place (projet, mise en oeuvre…) ?
C’est un IDD de 2h par semaine entièrement dédié à l’organisation du voyage :
– exposés sur le Channel Tunnel, Oxford + Christ Church, Chester, Manchester + ManUnited, slavery, the Beatles, victorian era, Shakespeare…
– écriture de plusieurs pages (my host family, vocabulary and useful expressions, survival kit, food in England, hobbies, legends etc).
– création et réalisation complète du booklet qui contient les infos des différents exposés + la place pour compléter les détails à trouver. L’Exhibition Trail du Slavery Museum y est inséré également.
Du coup les élèves partent en connaissance de cause, ils savent ce qu’ils vont voir et ont déjà un petit background pour tout apprécier.
C’est drôle tu réponds à l’une des questions que je m’étais posée à savoir pourquoi tu es celui qui parle le moins ds les interviews! :-)
Oui, c’est quelque chose qu’on m’a souvent dit après le visionnage ! Mais c’est mieux je pense, je n’aurais pas tenu le même discours que celui que l’on peut entendre dans le reportage :)
Et heureusement que j’ai été coupé au montage parce qu’il y a eu quelques bons dossiers lorsque je parlais justement… notamment lorsque les journalistes ont équipé mes élèves d’un micro-cravate quasi-invisible et qu’ils m’ont piégé sur la thématique sex, drugs & rock’n’roll. Je vous laisse deviner la teneur des propos (et mon angoisse à l’idée de voir ça diffusé LOL).
Je connais deux Yougoslaves que peuvent récupérer les bandes et faire disparaitre les preuves et les témoins au fond de l’Hudson river….
Hahaha, cet humour me manque !!
Ha ben, nous revenons de trois jours à Londres, et j’avoue que ça m’avait manqué de partir plusieurs avec des gamins, et dans d’autres conditions que le cadre scolaire !
J’ai pensé à votre voyage, d’autant plus que mes collègues m’ont parlé de ce fameux reportage ;)
Les voyages, ça a du bon et en plus l’année semble plus courte après – it’s only downhill afterwards !