I – Les politiques conjoncturelles
A – Définition
Une politique conjoncturelle est une politique à court-terme, son action est donc limitée dans le temps. C’est l’ensemble des interventions de l’Etat susceptibles de modifier à court-terme l’évolution de l’économie.
L’objectif est de maintenir les 4 grands équilibres du carré magique : croissance, stabilité des prix, emploi et équilibre extérieur.
Une politique de relance à pour objectifs la croissance et l’emploi.
Une politique de rigueur a pour objectifs la stabilité des prix et l’équilibre extérieur.
B – Les différents instruments
- politique monétaire : taux d’intérêts (pour la relance, baisse des taux – pour la rigueur, hausse des taux)
- politique budgétaire : dépenses publiques, investissements publics, grands travaux
- politique fiscale : impôts
- politique sociale : revenus de transferts
- politique de revenus : SMIC, indexation des salaires sur les prix
C – Les deux grands courants de pensée
Les politiques de relance s’inspirent de deux courants de pensée : les keynésiens et les libéraux.
1 – Les keynésiens
Les keynésiens sont partisans de l’Etat-Providence et prônent une politique de relance par la demande, la demande anticipée des entrepreneurs formant la demande effective (demande de consommation et demande d’investissement).
Les buts sont l’amélioration de l’emploi et de la croissance. La relance par un déficit budgétaire fonctionne avec le multiplicateur d’investissement. Ce déficit sera résorbé par les impôts à long terme.
L‘intervention de l’Etat est nécessaire lorsque l’économie de marché est défaillante : il faut aider les marchés “myopes” (la myopie des marchés fait référence aux imperfections) comme par exemple les biens collectifs. On parle d’équilibre de sous-emploi. L’Etat intervient pour essayer d’atteindre le plein emploi.
La politique monétaire doit jouer un rôle d’accompagnement. Il n’y aura pas de relance si la politique monétaire n’engendre pas une hausse de la demande.
Limites :
- endettement cumulatif : effet boule de neige
- inflation
- dégradation de la balance commerciale (1982 : hausse des importations)
- fuite des capitaux flottants
2 – Les libéraux
Position des libéraux en général :
- partisans d’une relance par l’offre
- Etat-gendarme
- importance du marché auto-régulateur qui assure l’équilibre
- partisans de la main invisible
- baisse de la fiscalité
- équilibre budgétaire
- protection sociale allégée
- politique monétaire stricte
Pour Jean Baptiste Say (1767-1832), “l’offre crée sa propre demande” : c’est la loi des débouchés. Pour lui, une crise durable est impossible.
Jean-Baptiste Say est un économiste qui considérait l’entrepreneur comme essentiel en économie. Selon lui, l’entrepreneur dirige l’entreprise et initie la production de biens et services. Cela le place au cœur de ce qu’on appelle la loi de Say.
Dans la première étape de la loi de Say, l’entrepreneur demande des services productifs. Il achète le travail des employés, utilise le capital des investisseurs et exploite les terres des propriétaires fonciers. Ces fournisseurs de services productifs sont essentiels, car leur interaction avec l’entrepreneur crée trois types de revenus : les salaires pour le travail, les intérêts pour le capital, et les rentes foncières pour l’utilisation de la terre.
Chez Say, l’entrepreneur ne gagne pas de profit direct. Les revenus générés (salaires, intérêts, rentes) sont utilisés pour acheter les biens et services produits, ce qui soutient la consommation et l’investissement. Les travailleurs et fournisseurs consomment, tandis que les capitalistes réinvestissent leurs intérêts.
Selon Say, le marché s’équilibre de lui-même : la valeur créée par un produit génère des revenus, qui à leur tour créent une demande pour ce produit. Ainsi, l’offre crée sa propre demande, ce qui maintient le marché en équilibre.
Laffer : théoricien de l’offre.
Pour Milton Friedman et les monétaristes :
- le symptôme majeur de la crise est l’inflation. Il faut mettre en oeuvre une politique de lutte contre l’inflation.
- une politique d’expansion monétaire keynésienne (crédit facile) favorise le développement de l’inflation. En effet, Friedman constate que la masse monétaire augmente plus vite que l’activité économique. La cause de l’inflation est donc une accroissement anormal de la quantité de monnaie par rapport au volume de la production.
- Milton Friedman est donc pour une politique monétaire stricte : théorie quantitative de la monnaie.
- il remet en cause la courbe de Phillips (qui était keynésien)
Les keynésiens luttent contre le chômage même si l’inflation apparaît. Friedman veut d’abord lutter contre l’inflation : pour lui, l’inflation est gênante car elle remet en cause la possibilité d’un calcul économique rationnel.
Il critique donc la politique de relance par la demande parce que les agents économiques ne prennent pas conscience de l’effet inflationniste des mesures keynésiennes.
Face à la demande, les entreprises vont produire jusqu’à ce qu’elles réalisent que leurs recettes sont dévalorisées par l’inflation. Les salariés vont connaître une hausse de salaire alors que leur pouvoir d’achat baisse à cause de l’inflation. Les agents économiques comprennent que la hausse de leur rémunération est compensée par celle des prix et vont modifier leur comportement.
Pour Friedman, la relance keynésienne est une tromperie des agents économiques. Le but des monétaristes est d’instaurer la confiance en faisant baisser l’inflation : les produits nationaux seront alors plus compétitifs, augmentant le solde de la balance commerciale, entraînant ainsi une hausse de la croissance et de l’emploi. C’est la politique de désinflation compétitive.
D – Les politiques de rigueur
1 – Politique de rigueur libérale
La politique de rigueur libérale a les effets inverse d’une politique de relance : l’objectif est la baisse de l’inflation, les limites sont la récession et le problème de l’emploi.
2 – Les risques de la rigueur généralisée chez les keynésiens
Pour les keynésiens, les politiques de rigueur risquent de déprimer la demande (hausse des taux d’intérêts, baisse des revenus, baisse des dépenses publiques). Les keynésiens vont donner la priorité à la lutte contre le chômage par une politique de relance.
E – Conclusion
Il est difficile de concilier les 4 grands équilibres du carré magique. Il est essentiel aujourd’hui d’adopter des politiques coordonnées au niveau européen. Les années 1990 marque la complémentarité entre la politique de l’offre et la politique de la demande.
II – Les politiques structurelles
A – Définition
Les politiques structurelles ont une action à long terme. Elles modifient en profondeur les structures de l’économie. Elles sont souvent qualifiées par le secteur ou le domaine sur lesquelles elles portent (exemple : politique industrielle).
B – Exemples
- les nationalisations
- les privatisations
- la politique de recherche
- la politique de l’emploi (baisse du temps de travail)
- la politique de réglementation de l’environnement
Les années 1980 ont été marquée par l’influence du libéralisme :
- privatisations
- flexibilité
- déréglementation : on veut redonner sa place au marché
III – Les politiques d’emploi : classification
Politiques d’emploi passives | Politiques d’emploi actives |
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Traitement social du chômage Concernent la population active | Traitement économique du chômage Concernent les entreprises |
But : limiter l’offre de travail ou la demande d’emploi | But : augmenter la demande de travail ou l’offre d’emploi |
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IV – La réduction du temps de travail (RTT)
Ce qui caractérise aujourd’hui le chômage, c’est son caractère structurel. Aussi la réduction du temps de travail (RTT) peut être une solution à ce problème. Comment alors concilier impératif économique et amélioration des conditions de vie ?
A – Définition de la RTT
Il s’agit de partager le travail, c’est-à-dire de répartir la quantité de travail entre un plus grand nombre de personnes afin de :
- réduire le chômage : volet offensif
- éviter les licenciements : volet défensif
B – Possibilités de RTT ?
2 grandes formes de RTT existent :
- la RTT légale : la loi des 35h
- la négociation avec les partenaires sociaux : syndicats/salariés et employeurs
Ces négociations dépendent de l’activité des entreprises, de leur taille et des salariés. En 1982, la durée du travail est passée de 40h à 39h. En juin 1998, cette dernière est passée à 35h.
C – Pourquoi cet intérêt pour la RTT ?
Ce serait une solution pour résoudre le problème de l’emploi. Ce thème était déjà d’actualité dans les années 1970 où l’on parlait alors de société productiviste : “halte à la croissance”. L’objectif était de donner plus de temps libre.
Aujourd’hui, le but est de donner du temps à ceux qui n’en n’ont pas. On a donné trop d’importance au traitement social du travail, à la flexibilité qui a entraîné le développement des emplois précaires, au libéralisme qui menace la cohésion sociale.
Aujourd’hui, on fait appel à la solidarité : il faut que ceux qui ont du travail le partagent avec les autres. Ce partage du travail concerne toutes les PCS car toutes sont concernées par le chômage.
D – Les conséquences de la loi des 35h
1 – pour les entreprises
Les entreprises doivent reconsidérer le fonctionnement et l’organisation de leurs sociétés. L’aménagement du temps de travail (ATT) est modifié au terme de concertations et de dialogues.
C’est l’occasion pour les chefs d’entreprise d’obtenir de leurs salariés une plus grande souplesse. Les entreprises sont plus compétitives. Il faut allonger la durée des équipements : ce sont les gains de productivité qui compenseront la baisse du temps de travail. Le marché des 35h est une aubaine pour les cabinets de conseils, consultants et experts.
Mais…
- les heures supplémentaires pourront être payées au noir
- financement de cette réorganisation ? Aides de l’Etat, gains de productivité ?
- problème des salaires : baisse des salaires et accroissement moins rapide
- problème des cadres : horaires
- les 35h, c’est officialiser le déclin car il n’y a qu’un nombre limité d’emplois à répartir. Il faut abandonner tout espoir de croissance. On est incapable de faire croître la quantité de travail.
2 – sur la vie sociale
- “la société du temps libéré”, “vivre à double temps” : un véritable changement de société
- transformation culturelle : le travail monopolise trop les ressources d’identité. Il faudra créer un monde nouveau où le travail n’aura plus la place centrale.
- un changement de mentalité : casser les conformismes.
- hausse du temps libre peut être porteur de projets : participation à la vie collective et politique, bénévolat, développement de nouvelles solidarités.
- hausse du temps passé en famille : l’essentiel du temps est passé dans la sphère privée, la société se porte mieux.
- accès à la civilisation des loisirs : plus on a de temps libre et plus on dépense (bricolage, jardinage…)
- les salariés feront des extras pour compenser.
- l’entreprise voudra une plus grande flexibilité dans les horaires pour répondre aux attentes des clients.
E – Conclusion
Réduire le temps de travail revient à concilier 3 logiques :
- la logique sociale
- la logique de l’entreprise
- la logique de l’emploi
Merci beaucoup, votre approche est très interessante et m’a fait comprendre le principal des politiques utilisées, mon livre expliquait mal cette partie du programme essentiel pour comprendre les enjeux de l’Union européenne.
Super !
Je vous en prie :)
super!!!!!!!!!
slt merci pour ces informations je je suis sure que ca va m’aider pour comprendre l’economie actuelle.j’aimerais bien recevoir les info sur l’economie dans ma boite email.car c’est une matiere que je trouve complexe.merci
magnifique, vraiment clair et concis
cool!c’est tres precis.
Sans m’être jamais encore plongée en détails dans ces grandes théories de base, j’ai survolé quand même quelques présentations. C’est la première que c’est clair. merci.
très intéressant ce résumé sur les politiques conjoncturelles et structurelles ceci va me permettre d’optimiser mes connaissances en économie…thank u
Très intéressant car synthétisé et condensé, cependant la partie des politiques structurelles m’a laissé sur ma fin, j’aurai aimé voir la politique industrielle développée davantage à ce niveau.
merci..très claire comme explication
Merci pour ces nombreux éclaircissements des concepts. C’ est nettement plus facile à comprendre et à retenir. Chapeau
Clair, condensé, facile à comprendre, un réél plaisir à lire. Merci bien et bonne continuation.
Merci à vous !
Bonjour,
Vos explications sont claires et limpides. Grace a vous j’ai mieu compris les politiques conjoncturelles et structurelles ainsi que les instruments.
MERCI.
KANE.
merci pour cette clarification des différentes politiques envisageables.
merci c’est cool.rien à redire.
Merci !
MERCI BEAUCOUP POUR CES THEORIES, ca m’a beaucoup aidé mais je voudrais seulement savoir deux modèles de stabilisation, c’est ce que notre prof nous demande et je ne comprend pas où veut-il en venir.merci
bonjour,j’ai beaucoup aimé l’article sur les politiques conjoncturelles et structurelles.je voudrais,dans la mesure du possible,recevoir un document sur les politiques conjoncturelles et structurelles pour lutter efficacement contre le chomage sur le marché du travail.Prière de m’envoyer en format pdf,word ou doc sur ma boite e-mail.merci
Salut, merci vraiment pour ce que vous faites. ces théories mon permis d’avoir des idées adéquates concernant les politiques dans un pays.vraiment un million de remerciement…100000000000000000000000000000000……………………
merci beaucoup pour l’explication de ces deux théories j’aimerai savoir plus.merci d’avance
Achetez-vous un annal de bac, c’est bien expliqué
Un exposé clair et concis. Etudiant actuellement l’économie, ce résumé m’a fournit une approche globale de ce que sont les principales politiques, avec un point sur la RTT nécessaires pour bien comprendre son utilité.
Un grand merci, 5/5