Natural born killer, l’autre facette du prof d’anglais

Je ne sais pas ce qu’ils ont mes élèves en ce moment mais je les trouve bien agités. Tous.

Pourtant on ne peut pas dire : ils rentrent de deux semaines de vacances pendant lesquelles ils ont pu se reposer, s’amuser, déballer leurs cadeaux, manger à leur faim, voir leur famille et leurs copains.

Bref, sur le papier, ils devraient être des apprenants prêts à recevoir l’enseignement de manière raisonnée et volontaire. En réalité, on est bien loin du compte.

C’est bien simple, j’en colle deux par heure depuis le début de la semaine. Les motifs sont divers et variés mais on retiendra : insultes et menaces à l’encontre d’un camarade, usage d’un langage ordurier, élève qui refuse totalement de travailler (ou même de sortir ses affaires !), devoirs non faits, bavardages incessants qui perturbent le cours… ¡ No pasarán !

J’en ai marre de toute cette discipline militaire à faire respecter, ce manque d’écoute caractérisé et de respect mutuel entre les élèves.

Il y a vraiment des fois où je me dis que l’on pourrait les rendre quasi-bilingues en trois ans s’ils faisaient vraiment l’effort d’écouter. Au lieu de cela ils se complaisent dans un marasme de fainéantise et les cours n’avancent pas.

Quand je sors de classe, j’ai parfois l’impression d’avoir rampé 200 mètres dans la boue. Etrange sensation. J’ai d’ailleurs découvert au hasard d’une conversation à la cantine que l’on m’avait refilé la classe poubelle des 3èmes. Je m’en doutais un peu mais l’entendre formulé fait toujours une drôle d’impression !

Demain, surveillance du brevet blanc. Des élèves que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam se sont félicités de m’avoir comme surveillant des épreuves auprès de mes collègues. Je me demande encore comment je dois le prendre.