Comme l’oral du CAPES se déroule cette année encore à Toulouse, j’ai choisi le moyen de transport le plus court et le moins fatiguant : l’avion. En effet, le trajet Nantes/Toulouse dure 1 heure tout rond alors que cela prend environ 6 heures en voiture ou en train. Et vu qu’il faisait entre 36° et 39°, le choix fut vite fait, surtout que l’avion revient à peu près au même prix que la voiture avec les péages – si l’on a moins de 25 ans bien sûr.
Mais un voyage se passe-t-il vraiment sans péripéties ? Le mot voyage ne dénote-t-il pas la notion d’aventure, les petits plus qui font qu’il restera gravé à jamais dans nos mémoires ? Assurément. Et d’ailleurs en voici un petit aperçu.
Mercredi 29 juin – 14h. Arrivée à l’aéroport de Nantes Atlantique. Enregistrement du sac de voyage et direction le hall d’embarquement. J’attends depuis déjà une bonne demi-heure lorsque j’aperçois un regroupement de personnes près du comptoir. Je lève alors les yeux vers l’écran de contrôle, sur lequel je lis “Vol pour Toulouse : retard 25 min”. Ah. Je me rapproche de l’hôtesse et tend l’oreille : l’avion est bien arrivé mais il est dans l’incapacité technique de redécoller, plus d’informations nous seront communiquées dans les minutes suivantes. Bon, cela commence… Effectivement, la nouvelle tombe sans trop tarder : le vol est tout bonnement annulé. Comme ça, paf ! Le jour où je dois me rendre à Toulouse pour passer mon concours. Il est alors 15h50 et je dois être impérativement à Toulouse le jour suivant à 14h…
Je me dirige donc comme tout le monde vers le comptoir réclamations, ouvert spécialement pour nous. Première étape : récupérer le sac sur le tapis. Seconde étape : écoute des options de réacheminement. Ce sont en fait des options qui n’en sont pas – jugez plutôt : les billets “affaires” ont été automatiquement reporté sur le vol suivant. Les autres ont eu le droit à un Nantes/Paris suivi d’un Paris/Toulouse. Autant dire que l’ambiance était électrique – appréciez la litote ! Bien évidemment, nous eûmes droit à une seconde surprise : le vol Nantes/Paris a accusé un retard de 30 minutes – ce qui amputait sérieusement mes chances d’attraper la correspondance et pouvait m’obliger à rester bloqué à Paris. Course effrénée dans le terminal 2F, arrivée à la porte 35 en nage, petit coup d’oeil circulaire inquiet : c’est bon, l’embarquement n’a pas commencé. Et pour cause, le dernier vol accuse lui aussi un retard de 15 minutes. Décidément, à Air France de nous faire préférer le train !
23h50. Arrivé enfin à Toulouse, j’attrape mon sac et me jette dans la navette qui me dépose devant la gare Matabiau. Un petit kilomètre plus loin, haletant et toujours en nage, j’aperçois la lumière bleutée de l’enseigne de l’Etap Hôtel, tel un phare dans la nuit. Je m’engouffre et tombe sur le veilleur de nuit qui m’alloue la chambre 700 et un numéro digicode impossible à retenir. Je monte au 7ème étage, tape le code : rien. Voyant rouge qui refuse de passer au vert. Je réessaie. Toujours rien. Maudissant cette journée infernale, je redescends au rez-de-chaussée et informe le veilleur que son code ne fonctionne pas. Extraits.
– Veilleur ” Le code ne marche pas ? Vous êtes sûrs d’avoir tapé le bon code et d’avoir appuyé assez fort sur les touches” ?
– Matt (“Mais tu me prends vraiment pour une bille mon garçon ?!?”) Oui, j’ai même tenté à plusieurs reprises.
– Veilleur “Bon on va voir ça ensemble”.
Nous remontons. Nous testons. Et nous constatons que le code ne fonctionne pas. Il m’ouvre avec son passe et m’annonce aussi fier que s’il avait inventé l’eau chaude :
– Veilleur : “Ben voilà, maintenant vous y êtes ! Si vous voulez sortir, vous fermez la porte et si vous voulez rentrer ben vous venez me voir et je vous ouvrirai”.
– Matt : ” Hein ?! Je vais devoir vous chercher à chaque fois que je veux entrer dans ma chambre ?! Mais c’est pas possible ça ! Je ne peux pas être relogé ?”
– Veilleur : “Ah ben non, l’hôtel est complet”.
– Matt : “Trop cool. Bonne nuit”.
Jeudi 30 juin – Minuit 30. Fin du périple. Je viens de prendre ma douche et je suis claqué. Mon voyage qui devait prendre trois heures en a pris au final plus de dix. Oui, je crois qu’on peut dire que j’aime l’aventure…