Le lendemain, c’est le grand départ. Notre voyage commence à toucher à sa fin et nous décidons de passer les deux derniers jours qui nous restent à Trogir : la vieille ville est classée au patrimoine de l’Unesco et l’aéroport se trouve à quelques kilomètres. nous prenons le bus pour rejoindre Split puis Trogir.
Cela fait 6 heures de bus donc bon, il va falloir s’accrocher. Dur de devoir rester prostré dans un siège alors que nous marchons tous les jours au grand air !
Nous avons acheté nos billets sur Internet le jour d’avant pour être sûr d’avoir une place. Cécile se présente au chauffeur qui lui intime l’ordre de mettre son sac à dos dans la soute du car, non sans lui lancer un froid mais impérieux “ten kunas!”.
Hé oui, pour mettre son sac dans la soute, il faut graisser la patte des chauffeurs, en liquide et le prix est un peu à la tête du client !
Nous quittons donc Dubrovnik en bus pour rejoindre Trogir, en 6 heures. Le car sillonne des petits villages ce qui nous permet de découvrir un nouveau visage, plus montagnard, du pays. Le contrôleur du car vérifie les tickets de l’ensemble des voyageurs.
L’un de nos voisins, touriste comme nous, semble avoir commis une erreur dans la date de son billet, qui n’est donc pas valide. Ni une, ni deux, le contrôleur arrête le chauffeur, laisse le pauvre touriste au beau milieu de nulle part et repart illico. Nous restons interdits.
Au cours de notre périple, nous traversons aussi la Bosnie-Herzégovine, théâtre d’une anecdote qui fait encore rire Matt aujourd’hui: Cécile, le matin du départ, a déposé son sac à dos dans la soute du car, dans lequel elle a laissé (mais pourquoi ???) tous ses papiers et sa carte d’identité.
Peu de temps avant de quitter la Croatie et de parvenir en Bosnie, le contrôleur annonce d’un air grave qu’à la frontière, la douane bosniaque contrôlera l’identité de chacun des passagers : de fait, chacun devra lui présenter ses papiers.
Cécile se rappelle qu’elle a laissé les siens dans la soute et inquiète, se lève pour expliquer sa situation au contrôleur. Il lui répond, alarmé, que la police bosniaque lui donnera un bon coup de crosse avant de la mettre aux fers. Puis il ajoute que c’est une blague, pour repartir aussitôt converser en croate avec le chauffeur, sous les yeux perplexes de Cécile. T
out à coup, le bus s’arrête au beau milieu de la route pour la faire descendre et lui permettre de récupérer son passeport sous le regard interrogateur des autres passagers. Matt est hilare.
Pas de crosse ni de fers, mais le contrôle d’identité est assez tendu. Dès que le policier bosniaque (qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Poutine) entre dans le car, la tension est se fait immédiatement sentir. Son regard est froid et dur et ses paroles sans appel.
Chacun s’exécute et tend docilement ses papiers. Le policier s’arrête un temps sur les passeports d’un couple d’origine asiatique. Il les détaille, leur pose des questions, puis repart. La sueur perle sur leur front et sur le nôtre aussi.
La fin du voyage se déroule sans encombre. Nous passons par Split et sommes heureux de retrouver des lieux que nous avons aimés. Le car continue sa route jusqu’à Trogir, à une dizaine de kilomètres. A notre arrivée, nous sommes affamés et nous installons dans un petit bouge, bien à l’écart de la vieille ville, et fréquenté seulement par des locaux, ce que nous apprécions. La nourriture est copieuse et de qualité.
Bon à savoir : Matt commande un hamburger et quelle n’est pas sa déconvenue lorsqu’il voit arriver un steak unique, sans pain ni rien ! La serveuse nous explique qu’en Croatie, c’est le sens du “hamburger” ! Il se rattrape allègrement sur les frites qui sont délicieuses.
Repus, nous entamons une petite rando à pieds et sous un soleil de plomb jusqu’à l’ appartement que nous avons réservé, hors de la vieille ville, dans un quartier résidentiel agréable. Il est spacieux, agréable et dispose d’une petite cuisine et d’une terrasse dans un petit jardin.
Nous en profitons donc pour faire des courses après notre bain dans la mer face à notre logement, puis dînons chez nous, ce qui nous plaît beaucoup.
Le lendemain, nous arpentons Trogir : nous nous perdons dans les ruelles de la ville et visitons la cathédrale Saint Laurent. La particularité de cet édifice est de pouvoir monter tout en haut de son clocher.
L’ascension est périlleuse, mais en vaut la peine : les immenses cloches et la vue imprenable sur la ville et ses environs sont magnifiques.
Au port, un rassemblement de voiliers est installé. Des centaines de jeunes gens de toutes nationalités sont rassemblés là pour partager leur passion et faire la fête sur leurs bateaux respectifs : c’est un spectacle saisissant !
Les heures de la journée s’égrènent implacablement et nous rentrons préparer nos affaires pour repartir le lendemain : nous décollons tôt !
Avant de partir à l’aéroport, nous profitons d’un dernier petit-déjeuner croate sous le soleil du port de Trogir.
Le moment est exquis et une seule idée nous anime : revenir en Croatie !