Internet est basé sur une architecture bien réelle, avec des serveurs hébergés dans des datacenters dans le monde entier.
Les cybercriminels aussi utilisent des serveurs pour archiver les données qu’ils volent ou pour maintenir toute une infrastructure comme l’envoi de spams ou scams.
Dans les années 2000, des hébergeurs appelés “bulletproof hosters” (l’équivalent internet des banques suisses) offraient de stocker des données sans poser de questions et surtout sans répondre à celles des autorités – devenant ipso facto les repaires préférés des cybercriminels.
Certains appartiennent même au folklore d’internet comme le bunker anti-nucléaire CyberBunker – datant de la guerre froide -, The Pirate Bay ou la principauté auto-proclamée de Sealand, ancienne plateforme pétrolière basée dans les eaux internationales et reconvertie en un datacenter uniquement accessible par hélicoptère.
Cependant, la plupart de ces endroits précurseurs ont subi des raids ou ont été dans l’obligation de cesser leurs activités et les cybercriminels ont depuis stocké leurs données ailleurs.
Le documentaire The Most Dangerous Town: Where Cybercrime Goes to Hide, réalisé par l’éditeur d’antivirus Norton, traite de l’évolution des lieux d’hébergement des données.
Aujourd’hui, les pirates n’utilisent plus de bunkers ou de plateformes pétrolières mais préfèrent se cacher au vu et au su de tous, derrière une vitrine d’une entreprise qui semble légale.
Les cybercriminels préfèrent maintenant utiliser des hébergeurs standards et cacher leurs activités à travers l’utilisation de serveurs proxies et VPN.
Une autre tactique employée, visible dans le documentaire, est l’utilisation d’appartements vides comme adresse professionnelle.
Ils peuvent ainsi changer très rapidement d’adresse au moindre mouvement des forces de police et plus rapidement que la délivrance des mandats de perquisition.
La cybercriminalité est donc passée du monde caché et souterrain des bunkers au monde aérien du cloud, nuage d’informations qui permet de cacher leurs exactions.
Tout cela rend bien sûr leur identification et arrestation bien plus difficiles pour les forces de l’ordre.