Quand vous êtes professeur de français, votre entourage vous considère comme une grammaire sur pattes. Ainsi, dès que par malheur, vous laissez traîner une faute dans la carte de noël que vous envoyez, c’est parti pour dix ans de brimades !
Et puis, quand se pose une question d’orthographe épineuse, votre portable devient une véritable hotline…
Les accords du verbe
La règle générale est simple : le sujet s’accorde en nombre avec le verbe. Ainsi, de façon tout à fait logique, si le verbe a plusieurs sujets, il se met au pluriel.
Pour le moment, aucun problème. Mais certains cas particuliers posent souvent question et sont donc bons à connaître :
1. Doit-on dire “c’est des beaux enfants” ou “ce sont de beaux enfants” ?
En langage de grammaire, cette formule “c’est” ou son équivalent pluriel “ce sont” s’appelle un présentatif.
En fait, qu’importe son nom pour comprendre cette règle qui est totalement logique :
- Lorsque le présentatif est suivi d’un nom singulier, le verbe est au singulier : “c’est”. Exemple : c’est un bel enfant.
- Lorsque le présentatif est suivi d’un nom pluriel, le verbe est au pluriel : “ce sont”. Exemple : ce sont de beaux enfants.
Mais attention, au risque de choquer les puristes, depuis les années 70, devant un nom au pluriel, on admet aussi bien le verbe au singulier ou au pluriel.
En bref, c’est comme vous voulez : “ce sont de beaux enfants” ou “c’est de beaux enfants”sont tous deux acceptés !
2. Doit-on dire “une multitude de personnes viendra” ou “une multitude de personnes viendront” ?
Ce type de mots (une foule de, une armée de, une multitude, un tas, etc) s’appelle un nom collectif.
Si le nom collectif est employé seul (par exemple : une foule viendra/ une armée se battra / un tas se trouve là), aucun problème, l’accord est simple et logique :
- si le nom est au singulier, le verbe est au singulier.
- si le nom est au pluriel, le verbe est au pluriel.
Par exemple : Une foule se disperse / Des foules se dispersent
Mais attention, si le nom collectif est suivi d’un complément au pluriel (exemple : une foule de personnes / une armée de guerriers / un tas de cailloux), c’est là qu’il faut réfléchir à ce que l’on veut vraiment dire. Deux cas de figure :
- soit le nom collectif (le tas, l’armée) est ce dont on parle vraiment.
Par exemple, dans “quel tas de cailloux énorme !“, c’est le tas qui est gros, et peu importe qu’il soit de cailloux ou de terre, c’est de lui dont on parle.
Dans ce cas, on accorde le verbe au singulier. Le tas de cailloux est très haut.
- soit le nom collectif sert à désigner la quantité, le grand nombre.
Par exemple : un tas d’hommes ont combattu : c’est sur la quantité, le grand nombre d’hommes que l’on cherche à insister (et on pourrait remplacer le mot “tas” par “multitude”, sans que ça change le sens de la phrase).
Dans ce cas, on accorde le verbe au pluriel pour mettre en valeur cette notion de grand nombre.
En bref, dans “une multitude de personnes”, le nom collectif “multitude” sert à désigner le grand nombre de personnes : il faudra dire par conséquent “une multitude de personnes viendront”.
Maintenant, vous êtes incollables sur les accords du verbe !
Merci Télémaque pour toutes ces précisions très utiles!